Emilie, maman de Timéo et Jade raconte son calvaire face au rituel des devoirs à la maison de ses enfants.
« Salut m’man ! Je suis rentré ! ». Quelques secondes plus tard, le claquement de la porte d’entrée marque l’arrivée de Timéo, mon fils de 13 ans. Dans moins d’une heure, la porte se réouvrira et claquera une nouvelle fois pour marquer l’arrivée de Jade, sa sœur de 11 ans.
Mes deux amours sont toute ma vie, mais je ne peux m’empêcher de me rendre à l’évidence : le retour du collège de mes deux ados me rend nerveuse. Nouvelle journée. Nouveaux défis. Nouvelle liste de mauvaises notes et d’exercices à s’arracher les cheveux…
« Allez, Emilie… courage ! ». Il faut que je me prenne en main.
Tenter de parler de devoirs sans risquer l’implosion
Du coin de l’œil, mes enfants me guettent alors que je termine de préparer leur goûter dans la cuisine. Ils sont affalés sur le canapé, téléphone portable en main, sacs à dos laissés pour compte dans le couloir de l’entrée.
« Les faire goûter avec de la pâte à tartiner et du jus d’orange… puis aborder le sujet sensible des devoirs… Courage, Emilie… ». J’essaie de calmer la marée qui monte en moi…
« Comment s’est passée votre journée à l’école, mes chéris », dis-je, l’air de rien ?
« Bof… mouais ». La réponse est claire, nette et précise. Ni Timéo ni Jade n’ont envie de parler. En tout cas, pas de leur journée à l’école. Incapable d’entreprendre une conversation concernant les dernières vidéos de Tik Tok et encore moins de discuter des difficultés à passer au niveau supérieur sur Clash Royale, j’en viens directement au sujet qui m’intéresse et lance : « Vous avez des devoirs ? ».
« Ouais, c’est bon. Vite fait » me répond Timéo. Je traduis : il y a certainement des leçons à apprendre et peut-être même un contrôle à préparer pour le lendemain. Et je ne parle pas des deux exercices de mathématiques sur un thème qui semble aussi concret pour Timéo que la physique quantique pour moi.
Tenter de parler de devoirs à la maison sans risquer l’implosion à la maison : tel est devenu mon combat au quotidien.
Je presse les enfants de passer à table. Je débarrasse et dresse le décor. La table de la cuisine devient le terrain de combat du quotidien, le réceptacle des larmes, le témoin des cris et des coups portés par les mains qui n’en peuvent plus, les cahiers et les livres incompréhensibles.
Les mauvaises notes s’accumulent et j’atteins mes limites…
À la maison, les devoirs sont devenus un douloureux rituel. On commence par le constat des notes qui se suivent et se ressemblent. 11 en anglais, 8,5 en mathématiques, 7 en histoire-géographie et « 16 en sport » me fait remarquer Timéo, le torse bombé en avant. S’attend-il à un bravo ? Je suis confuse.
Je suis une mère aimante et patiente. Mais les devoirs deviennent un sujet de conflit permanent. Ils éveillent des émotions en moi qui me transforment d’une maman gâteau à une maman tyran. Une seule note en dessous de 10 et mon sang ne fait qu’un tour. Les enfants, surtout Timéo, craignent ce moment autant que moi et le retour de l’école s’est transformé en conflit dont le nom de code est « devoirs ».
J’aimerais les aider. J’aimerais être apaisée. Mais je me rends compte que, moi non plus, je n’y connais pas grand-chose aux principes de mathématiques du programme du collège. Je m’aperçois que la Guerre froide est bien plus une réalité à la maison qu’un épisode de l’histoire que mes petits chéris ont besoin de connaître pour avoir de bonnes notes. Je me rends compte que, petit à petit, le sujet des devoirs à la maison devient tabou et que, toute seule, je n’y arriverai pas…
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